Commune de Plouguerneau, canton de Lannilis, arrondissement de Brest, département du Finistère.
C’est de cette façon que l’atlas cadastral du 25 décembre 1842 présente la commune de Plouguerneau. Il est aisé d’y ajouter que la ville se situe sur le bras nord de l’Aber Wrac’h et qu’elle est baignée par la mer Manche. C’est ainsi que Plouguerneau est arrosée par quarante-cinq kilomètres d’une côte escarpée et parfois dangereuse à la navigation. Cependant l’intérêt, que procure Plouguerneau, ne s’arrête pas à quelques chiffres ou encore à son appartenance géographique. Un des grands intérêts de la commune réside également dans un patrimoine d’une richesse à faire pâlir de jalousie un grand nombre de musées à travers le monde. Heureusement, ce patrimoine ne peut voyager de par les routes afin d’enchanter les amateurs d’arts lors d’expositions temporaires. Le seul voyage que le patrimoine plouguernéen s’est autorisé est celui d’avoir traversé les âges afin de nous apporter le témoignage d’une vie ancestrale sur les bords d’une mer qu’il y a bien longtemps personne n’osait appréhender de peur d’approcher de trop près la fin de la terre.
Depuis toujours, l’homme cherche à identifier l’endroit où il se situe. Qu’il s’agisse des marins ou des terriens. Le simple fait d’appartenir à une communauté, de voyager pour en rejoindre une nouvelle ou tout simplement de revenir vers les siens après une dure journée de labeur, l’homme cherche à identifier des points remarquables à travers les paysages. Dans un premier temps on cherchera une colline, puis un arbre. Par la suite, l’homme imaginera des systèmes sous formes de stèles ou de bornes. Ces artifices permettent à tout un chacun de se rassurer. En ce qui concerne le paysage côtier de notre mer épicontinentale, et les abords de Plouguerneau, il faut attendre le XIXème siècle et l’apparition du premier phare de l’île Vierge.
Cependant, on peut imaginer que les chapelles côtières tout comme les clochers des églises furent pour les marins ou autres pêcheurs à pied, les premiers points remarquables non naturels. Ceci dit, il en va de même pour les terriens. La chapelle de Log Evenog, dont il ne reste qu’un soubassement, le reste ayant été englouti par la mer, a une histoire en lien étroit avec cette mer aux ardeurs parfois si virulentes qu’elle fascine. Elle fascine car il est impossible et illusoire de vouloir la dompter. Elle fascine car son étendue à perte de vue nous permet de rêver à ce que l’on pourrait trouver sur l’autre rive. Notre imagination galope, s’égare, et si sous la mer … Si sous la mer on retrouvait les vestiges de Tolente. Si ! Laissons là notre esprit continuer à spéculer et divaguer et concentrons-nous sur les traces encore visibles d’une existence qui nous a permis d’évoluer pour atteindre le XXIème siècle…