Au Diouris, à l’extrême Sud de la commune de Plouguerneau, le flot vient chaque jour mourir contre la chaussée d’un ancien moulin banal.
L’édifice, appelé moulin de Kerandraon jusqu’au 18ème siècle, dépendait du manoir du même nom, situé en aval sur la hauteur dominant l’Aber Wrac’h.
Au gré des marées, la ria serpente entre les roseaux qui recouvrent désormais les anciens prés salés de ses rives. Les constructions séculaires et les sentiers des sous-bois font de l’endroit, qui abrita l’ancien siège du fief de Kerandraon, un lieu pittoresque et enchanteur.
Des pierres taillées ou sculptées, vestiges de l’évolution, des transformations du manoir et des malencontreuses déprédations qui en ont résulté, ont été retrouvées et mises en valeur par les habitants actuels1. Certaines ont été utilisées dans la confection des massifs fleuris qui donnent un charme incomparable au hameau.
La date de construction du manoir reste énigmatique, mais ne paraît pas être postérieure au 15ème siècle. Selon Isabelle Parc, sa porte de style gothique ressemble singulièrement à celle du manoir de Kerrat, en Arradon (Morbihan), daté de la fin du moyen-âge.
La probable vérité est que Kerandraon fut bâti en plusieurs épisodes et transformé maintes fois, comme pourraient le témoigner les divers styles de maçonnerie que l’on y rencontre. Il est plausible que la partie la plus ancienne soit le bâtiment Est, perpendiculaire au chemin. Selon des informations verbales recueillies auprès d’anciens cultivateurs occupants du hameau, il fut converti en bâtiment agricole au
courant du 20ème siècle, après avoir été utilisé comme carrière de pierres de taille qui furent vendues pour mettre en valeur des habitations neuves. Une certitude est que, lors de l’établissement du premier cadastre achevé vers 1840, ce bâtiment était dit maison. Sans grand risque d’erreur, on peut présumer qu’il fut le berceau de la vieille construction noble, grâce à la qualité de la maçonnerie subsistante.
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