Un dolmen n’est ni plus ni moins qu’une galerie menant à une sépulture. L’image commune que l’on s’en fait actuellement est celle d’une table reposant sur des pieds. En réalité cette image n’est autre que celle d’un monument mégalithique fortement détériorée. Originellement un dolmen est constitué d’orthostates ou piliers, de dalles de chevet et de dalles de couverture. Tout autour du monument est ajouté du remblai (bien souvent disparu) afin de former un tumulus. Le premier à penser, ou tout du moins à l’écrire, qu’il s’agit d’une chambre mortuaire est Pierre Jean-Baptiste Legrand d’Aussy (1737-1800). Jusqu’à cette époque on pensait qu’il pouvait s’agir de table de sacrifice.
Reproduction du plan se situant à proximité – DC
Les photos et dessins du début du XXe siècle montrent que le dolmen de Lilia est sensiblement dans le même état depuis au moins un siècle. Seule la construction d’une maison à modifié l’environnement proche puisque les terrassements ont été effectués jusqu’au ras des piliers et à une profondeur plus importante que la base des fosses de calage de ces supports, ce qui a provoqué une légère érosion des sols et la mise au jour de silex taillés et de tessons de poterie néolithique mais aussi un tesson d’un vase campaniforme dont on peut proposer une reconstitution théorique, ce qui suppose une réutilisation du monument dans la deuxième moitié du troisième millénaire avant J.C. par les hommes du Chalcolithique, ce qui est, somme toute, très fréquent. Ce dolmen ne semble pas avoir été fouillé entièrement et constitue donc une réserve archéologique importante. Vu l’état du monument, il est difficile d’être formel sur l’architecture du mégalithe mais elle semble toutefois pouvoir se rapporter à celle des allées couvertes comportant une cella. L’axe de cette allée couverte serait SSO-NNE, l’entrée se trouvant dans le secteur nord, ce qui n’est pas très courant et la cella étant située de l’autre côté de la dalle de chevet. Cette sépulture collective peut-être datée de la fin du Néolithique, c’est à dire du troisième millénaire avant J.C.
Cf. panneau explicatif se situant à proximité du monument et rédigé par Monsieur Le Goffic.
Campaniforme veut dire littéralement « en forme de cloche ». La culture campaniforme trouverait ses racines dans la péninsule ibérique, bien que certain pensent qu’il puisse s’agir d’un continuité de la culture germanique de la céramique cordée. Elle se propage à compter du troisième millénaire avant notre ère. La carte ci-contre montre l’expansion maximale de cette culture.
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Document wikipedia.org |
La période chalcolithique fait partie de la protohistoire. Elle se situe entre le néolithique et l’âge de bronze. Le terme vient du grec khalkos (cuivre) et lithos (pierre). Cette dénomination laisse à penser que les hommes de cette période établissent le lien entre la pierre et le cuivre. Mais attention, il n’est pas question de parler d’âge du cuivre !
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Urne Chalcolithique – Document Agropolis Museum |
Le dolmen de Lilia est classé monument historique depuis le 3 juillet 1959 (réf. PA00090249). |
Base Mérimée
Monuments historiques | |
édifice / site | Dolmen de Lilia |
localisation | Bretagne ; Finistère ; Plouguerneau |
lieu-dit | Lilia-Parc-ar-Roc’h |
dénomination | dolmen |
époque de construction | Néolithique |
propriété | propriété de la commune |
protection MH | 1959/07/03 : classé MH |
Dolmen de Lilia (cad. O 1240) : classement par arrêté du 3 juillet 1959 | |
intérêt de l’oeuvre | N° site archéologique : 29 195 1 AP (tombe à couloir). |
type d’étude | Recensement immeubles MH |
référence | PA00090249 |
© Monuments historiques, 1992 | |
date versement | 1993/08/24 |
date mise à jour | 2005/07/21 |