GENS DE MER à PLOUGUERNEAU,
au début du XXème siècle et durant la Grande Guerre
Selon le dénombrement de la population effectué au début de l’année 1911, Plouguerneau compte environ 200 hommes qui tirent l’essentiel de leurs ressources de la mer et qui sont en âge d’être mobilisés en cas de conflit. On peut sans doute ajouter quelques dizaines d’autres qui sont absents car ils effectuent leur service militaire dans l’Active ou sont engagés, embarqués sur les navires de guerre ou stationnés dans les dépôts de la Marine à Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort ou Toulon.
La plupart des appelés sont matelots sans spécialité. Malgré l’instruction rendue obligatoire jusqu’à l’âge de 13 ans par la loi Ferry de 1882, leur niveau d’instruction reste faible. Leurs bras sont bien plus utiles à la grève ou sur les bateaux dès l’âge de 10 ans que sur les bancs de l’école ! Quelques
rares autres naviguent dans la marine marchande au long cours ou au cabotage, ou à la grande pêche ; au début des années 1900, on est attaché à son terroir et on préfère travailler au pays.
Avant la guerre de 1914, la zone côtière de Plouguerneau fourmille de gens de mer. Les registres de la Matricule contiennent plus de 900 fiches de Plouguernéens, nés entre 1867 et 1900, inscrits maritimes définitifs entre 1885 et 1918. La plupart sont portés sur des rôles à la petite pêche, peut-
être un terme de simplification pour l’Inscription Maritime car, pour une énorme majorité, la polyvalence prévaut ; ils sont souvent goémoniers et pêcheurs selon les saisons. Souvent on exploite aussi une petite ferme qui aide à surmonter la précarité du quotidien, surtout durant les mois d’hiver.
Pour d’autres, le métier principal est le travail de la terre ; ils sont inscrits maritimes car ce statut leur confère quelques avantages : des facilités pour amender leurs terres et une petite pension dès leur passage aux inscrits hors de service, c’est-à-dire à cinquante ans.
Version Juin 2016
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