Ci-dessous on peut écouter Yves-Pascal Castel nous parler de l’église de Lilia sur R.C.F
La construction de 1874 est en réalité une chapelle. Celle-ci vient remplacer la chapelle de Kervezenn, l’actuel Saint Cava, qui menace de tomber en ruine.
On trouve encore des traces de cette ancienne chapelle. Le calvaire de Saint Cava ayant été déplacé dans les années 1970, afin d’élargir la route, est placé à l’endroit même où se tenait la chapelle. La parcelle est en partie limitée par des pierres de l’ancien lieu de culte.
La chapelle de Lilia dans les années 1940. Editions Gaby. Coll. pers. Nadine Le Borgne.
Lorsque le conseil de fabrique de la paroisse décide de remplacer le lieu de culte initialement voué à Saint Karan, un problème se pose. La chapelle se situe à l’écart du bourg de Lilia. Le site connait une urbanisation galopante dans un endroit où il sera compliqué d’ériger un lieu de culte paroissial de grande importance.
La décision est alors prise de construire la future chapelle de Lilia sur une butte à l’endroit même où se trouve un des derniers moulins à vent de la commune. Les pierres de l’ancienne chapelle serviront en partie à la construction du nouveau lieu de prières. La chapelle construite a cette époque est de dimension modeste, mais suffisante pour la population éparse de Lilia. La porte d’entrée est surmontée d’un clocheton de pierre. Une statue posée dans une niche orne le fronton de l’édifice.
L’endroit est le point culminant du petit village. Aucun obstacle naturel n’empêche de voir le clocheton et donc de se diriger vers le lieu de culte à l’appel de la messe.
Si l’ancienne chapelle se situait à proximité de la voie romaine, à une centaine de mètre du rivage, la nouvelle borde la route qui mène de Plouguerneau à Lilia. Site assurément stratégique, malgré sa petitesse elle est visible depuis une très grande partie du territoire communale.
Suite à une ordonnance épiscopale, la chapelle de Lilia est élevée au rang d’Église Paroissiale en mai 1943. Le lieu de prière se révèle rapidement trop petite pour recevoir l’ensemble de la communauté chrétienne de Lilia.
Le 14 juin 1952, les conseillers municipaux avec à leur tête Léon Guéguen, maire, se penchent sur l’évidente utilité d’un agrandissement de l’église. La décision du conseil municipal est rapidement prise et le permis de construire est déposé le 3 novembre 1952. La direction technique des travaux est assurée par messieurs Peron et Weisbein, architectes DPLG (Diplômé Par Le Gouvernement) à Brest.
Délibération du conseil municipal du 14 juin 1952
Différents projets voient le jour sur les planches à dessin. Architectes Peron et Weisbein
Le permis de construire est accordé le 8 décembre 1952. La procédure de réception des travaux se déroula le 23 septembre 1955. Le solde des travaux sera effectué le 5 décembre 1955, pour une somme de 11 186 507 Francs, soit environ 1 705 372 €.
Il aura donc fallut trois ans pour que l’extension soit réalisée et que l’église apparaisse telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Les entreprises ayant participé aux travaux sont : Ets Maurice Auguste de Lesneven pour le gros-oeuvre et les menuiseries; Direur Jean de Plouguerneau pour la couverture; Héliès de Guipavas pour la serrurerie et la forge; Max Ingrand de Paris XIV pour les vitraux.
Entre-temps les travaux progressent. Une proposition est faite par l’Architecte du Gouvernement de couvrir l’église d’une plaque de béton armé à la place de la couverture en ardoises !
Courrier de la sous préfecture
Le Vice-Amiral Robert, Préfet de la deuxième région maritime fait savoir par un courrier en date de mai 1953 qu’il autorise la construction du clocher de 13 mètres sur l’église de Lilia. Il précise également que ce dernier se situera dans le champ de vision du sémaphore de l’Aber Wrac’h.
Courrier du Vice-Amiral Robert
L’allongement d’une dizaine de mètre de l’église réalisé, le clocher en béton est monté sur l’ensemble paroissial. Bien triste clocher du reste, puisqu’il lui faudra attendre plus de dix ans avant d’y apercevoir l’ombre d’une cloche. A cette époque, la France est un pays moderne et le revendique. C’est certainement une des raisons pour laquelle un carillon électro-mécanique est mis en place puis mis à mal par l’air corrosif de notre bon pays pagan ! En attendant, un coq de 150 kg trône fièrement sur le clocher
1955 ne voit pas la fin des travaux de l’église. De 1962 à 1965 se déroule à Rome une des réformes les plus importantes de l’Eglise catholique du XXème siècle. Initié par Jean XXIII le IIe concile œcuménique du Vatican (plus connu sous le nom de Vatican II) sera clos par Paul VI le 8 décembre 1965. Il symbolise son ouverture au monde moderne et à la culture contemporaine. La révision de la liturgie a eu un effet quasi immédiat dans la vie quotidienne des catholiques. L’idée principale de la Constitution est : « L’Église souhaite sincèrement que tous les fidèles puissent être amenés à cette participation active et pleinement consciente aux célébrations liturgiques, que la nature de la liturgie elle-même exige. Une telle participation est pour les Chrétiens, peuple choisi, sacerdoce royal, nation sainte sauvée par le Christ, un droit et un devoir du fait même de leur baptême. » Sacrosanctum Concilium – 14.
En 1966, la messe doit être célébrer face au peuple et dans la langue du peuple. Afin de le permettre, le chœur sera surélevé sur l’ensemble de l’abside. Un nouvel autel sera construit avec les pierres de l’ancien autel qui était adossé au mur et ne permettait pas de dire la messe face aux pèlerins.
Les lambris datent de 1974. Ils furent ajoutés afin de célébrer le centenaire de l’église.
En 1967 le clocher se voit enfin gratifié de cloches en bronze. Elles sont nommées Marie et Thérèse.
Marie est nommée par Monsieur Léon Guéguen, Maire et Madame Appriou.
Thérèse est nommée par Monsieur François Kervella, conseiller municipal et Madame Thérèse Le Pors.
Les vitraux
Les vitraux du chœur et celui du transept droit revêtent un certain intérêt. Il s’agit de vitraux figuratifs en lien direct avec l’histoire de la Bretagne en général et de la paroisse en particulier.
Le vitrail Est représente Saint Karan vêtu de la bure monastique et portant la crosse de l’évêque. Le saint homme serait un évêque d’origine écossaise du 7e siècle. La partie basse représente l’arrivée mythique des moines évangélistes débarquant en terre bretonne depuis leur barque de pierre.
Le vitrail Sud-Ouest représente Notre Dame de Lilia portant l’enfant Jésus. La partie basse fait référence à une coutume locale, le travail du goémon. On y voit en arrière plan le ramassage en mer avec un bateau équipé d’un scoubidou, le transport traditionnel en charrette à cheval et le séchage.
La grande verrière du transept Ouest, à dominante bleue, évoque à travers Saint François d’Assise et Saint Antoine la présence monastique franciscaine, en particulier sur le site de l’Île Vierge.
Les statues
L’église renferme quelques belles statues
Dans le transept gauche : une Vierge à l’Enfant, statue en bois polychrome, représentant N.-D. de Lilia. Cette statue n’est à cette place que depuis 1974.
à suivre …
Introun Varia, Patronez Lilia
Diskan : |
1 Savomp hor c’halon, kristenien, Ha Kanomp holl a vouez hor penn Evit enori ha pedi Ae Werc’hez gloriuz Vari. |
2 Gwerc’hez venniget, hon tud koz A ouie goulen ho pennoz Hag o deus savet toat d’ar mor Eur japel goant en hoc’h enor. |
3 Dalc’hit da daoler, ni ho ped, Ho pennoz warnomp holl bepred, Evel ma taol war’hon teven Tour Enez Werc’h he skleriienn. |
4 Ho pennoz, Rouanez an Arvor, Dreist-holl d’hon tud a vez war vor Dre bep seurt amzer o poania Da c’hounit deomp hon tamm bara. |
5 Ha pa deu gant an avel foll Ho bag e tro da vont da goll, Astennit dezo, ni ho ped, Ho tourn madelezuz meurbet. |
6 Pa’n deus ganeoc’h lezet brema Galloud ar burzudou brasa, Mirit atao d’ho pugale Yec’hed ar c’horf hag an ene. |
7 Hag an Arvoriz au ouezo Miret o c’halon deoc’h d’o zro Ha diwar skouer ho vertuziou Poania da vont war ho roudou. |
Sources : équipe paroissiale de Lilia, archives municipales