Saint Etienne

SAINT ETIENNE
( SANT STEPHAN )

Diacre et Premier Martyr

« Apprends nous, Seigneur,
L’amour de nos ennemis,
A l’exemple de St-Etienne
Le premier de tes martyrs,
Celui qui implorera le pardon
Pour ses propres bourreaux »

Les actes des Apôtres, qu’on s’accorde à attribuer à Saint Luc, compagnon de route de Saint Paul, nous ont transmis le sacrifice d’Etienne, dont le nom signifie en grec « couronne ».
Selon certaines traditions, il serait issu d’une des familles juives qui habitaient une province de l’ancien empire grec. On l’a même prétendu cousin de St-Paul.
C’était un disciple de Gamahiel, docteur pharisien du commencement, maître de Paul et converti, comme lui, plus tard au christianisme.

Etienne fut, quant à lui, converti après la Pentecôte et se fit remarquer très rapidement par ses qualités d’homme et la sincérité de sa foi. Selon St-Luc, il était « plein de foi et de sagesse, plein de force ». Il avait la plénitude de la grâce et avait aussi en plénitude l’Esprit Saint. Il fut tout naturellement choisi par les douze apôtres comme diacre, en même temps que six autres disciples.

Ses convictions profondes et son ardeur à prêcher aux foules l’Evangile du Christ ne pouvaient que provoquer la colère du Sanhédrin, conseil civil et religieux des juifs de Palestine. Les membres de ce conseil, comme ils l’avaient fait avec Jésus, suscitèrent contre lui de faux témoignages.

Alors qu’il prêchait un jour à Jérusalem, il fut accusé d’avoir tenu des propos blasphématoires contre Dieu et contre Moïse. Il fut arrêté et conduit devant le Sanhédrin. Loin de se démonter, Etienne tint au conseil un long discours, plein de flamme, résumant l’histoire d’Abraham, de Joseph et de Moïse. Il opposa à la mission de salut confiée à Moïse, l’attitude constante des Juifs, faite de refus, de désobéissance, d’infidélité. Il accusa enfin les membres du Sanhédrin de résister à l’Esprit Saint, d’avoir trahi et assassiné le Juste. Puis , levant les yeux au ciel, il s’écria: « Voici que je vois les cieux ouverts et le Fils de l’Homme qui est debout, à la droite de Dieu! ».
Les membres du Conseil se bouchèrent les oreilles pour ne pas l’entendre et comme un seul homme, dit l’évangéliste, se précipitèrent sur lui, le poussèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les faux témoins, selon la coutume, devaient être les premiers à éxécuter la sentence. Pour ce faire, ils déposèrent leurs vêtements qui les gènaient aux pieds d’un jeune homme , appelé Saül.

C’était vers l’an 36, au nord de la porte de Damas. Etienne, tandis qu’on le lapidait, priait le Seigneur » Seigneur Jésus, reçois mon esprit ». Puis il fléchit les genoux et dit: » Seigneur, ne leur impute pas ce péché ».

Aprés la mort d’Etienne, une violente persécution se déchaîna contre l’Eglise de Jérusalem, obligeant les chrétiens à se disperser. Saül était le plus acharné: « allant de maison en maison, il en arrachait hommes, femmes et les jetait en prison ».

On ne peut que souligner certaines similitudes entre le sort d’Etienne et le sacrifice de son maître Jésus. La tranfiguration du saint devant le Sanhédrin n’est pas sans rappeler celle du Christ. Et son appel au pardon fait pendant à celui de Jésus.
Saül, on le sait, deviendra plus tard Saint Paul, lui qui avait approuvé la lapidation du premier diacre. Saint Augustin a pu dire :  » Si Etienne n’avait pas prié, l’Eglise n’aurait pas eu Saint Paul ».

La Fête de Saint Etienne, le 26 décembre, est passée en Occident au 5° siècle. Juvenal, évêque de Jérusalem avait fait construire sur le lieu même du martyre une basilique où furent déposées en 439 les reliques du Saint. A Rome, on a construit en son honneur, sur la voie latine, l’église la plus ancienne de la ville.

En France les cathédrales et les chapelles qui lui sont consacrées sont nombreuses. Il est représenté généralement dans sa dalmatique de diacre, portant le livre des Evangiles et une des pierres de sa lapidation.

Parmi les Petits Saints de Plouguerneau, de même que dans la chapelle des martyrs, dite encore chapelle St-Laurent, Chapelle de la Pitié ou Chapel ar Verzer, revêtu de son habit de diacre, il tient une pierre dans la main gauche et en porte une seconde sur la tête.

A l’exemple de St-Etienne, demandons au Seigneur, la grâce de pardonner à nos ennemis et de faire grandir, chaque jour, notre foi par l’écoute de la Parole.

Texte de Noël L’Hour