Saint Patrick

SAINT-PATRICK
Patron de l’Irlande

«Je me lie aujourd’hui
A la forte puissance
De l’invocation de la Trinité,
A la foi en la Trinité
Et en son unité,
Au créateur de tous éléments»
«Salut est le Seigneur,
Salut est le Christ.
Que ton salut, Seigneur
Soit toujours sur nous»
( Prière de St Patrick)

Chaque année, le 17 mars, est célébrée en Irlande, mais aussi par les celtes du monde entier, la fête nationale de Saint Patrick. Pendant 7 jours, cet évènement occupe l’île entière et donne lieu à toutes sortes d’activités religieuses et festives. La ville d’Armagh, en Ulster, capitale religieuse de l’Irlande, possède deux cathédrales dédiées à St Patrick, l’une protestante, l’autre catholique. Saint Patrick est le patron de l’Irlande, pays auquel il a donné son emblème, le trèfle, en montrant dans un sermon cette feuille pour symboliser la Trinité.

On pourrait s’étonner de voir cet apôtre de l’Irlande honoré en Bretagne et figurant parmi les petits saints de Plouguerneau. Ce serait oublier les liens profonds unissant les différents groupes de race celtique. Un livre récent « La nuit celtique » de Michel Tréguer vient de rappeler que presque toute l’Europe a été celtique pendant 2 ou 3 millénaires. Au Moyen Age, le christianisme « a frappé aux portes de la galaxie celtique ». Les celtes païens l’ont accueilli avec enthousiasme mais l’ont coloré de leur propre vision du monde. La vénération particulière qui entourait St Patrick en Irlande a touché très rapidement la Bretagne.
PATRICK ( son nom primitif était SUCAT) est né vers 389 en Ecosse, près de Dumbarton, sur les bords de la Clyde, dans une famille chrétienne d’origine anglo-romaine. Son père, Calpurnius, est diacre et fonctionnaire. Vers 405, lors d’un raid de pillards irlandais(pictes et scots) sur les côtes de Grande-Bretagne, Patrick, alors âgé de 16 ans, est capturé et vendu ensuite en Irlande comme esclave. Son maître, le druide Miliuc, lui confie la garde de ses troupeaux et Patrick le sert fidèlement. Il prie beaucoup et, par sa foi, il convertit le fils et les deux filles de son maître.
Patrick, qui a appris l’irlandais, supportera son esclavage pendant 6 années. Un songe le pousse à reprendre sa liberté et il s’évade. Non sans peine, il réussit à embarquer sur un navire conduit par quelques matelots païens. Ils débarquèrent un jour sur une terre aride et désolée, en Gaule selon certains auteurs, en Grande Bretagne selon d’autres. Patrick et ses compagnons manquèrent bientôt de nourriture. En pleine détresse, les marins demandèrent à Patrick, dont ils connaissaient la foi, de supplier son Dieu de leur venir en aide. Un miracle se produisit alors car ils rencontrèrent bientôt un troupeau de porcs. Après bien des souffrances et après avoir affronté bien des dangers, Patrick put regagner enfin son pays natal.

Sa famille, heureuse de le retrouver, le supplie de rester prés d’elle. Mais au cours d’une vision, Patrick sent un appel impérieux d’aller évangéliser l’Irlande. Il part en Gaule pour préparer cette mission. Il se rend à l’abbaye de Noirmoutier , fondée par St Martin, près de Tours, puis à Lérons. Il remonte ensuite à Auxerre où il est formé par les évêques Amator et St Germain. Il y reste 15 ans, approfondissant son latin et ses connaissances des Saintes Ecritures. Vers 432 à la demande du Pape Célestin, St Germain d’Auxerre le consacre évêque pour remplacer le premier évêque envoyé en Irlande et mort peu après son arrivée dans l’île.
Patrick part donc pour l’Irlande, accompagné d’une vingtaine de prêtres. Sa mission est aussi de combattre l’hérésie pélagienne qui nie l’existence du péché originel et s’oppose, au sujet de la grâce, à la doctrine de St Augustin. Il doit s’efforcer de faire rentrer les tenants de cette hérésie dans les normes de l’église latine. Aussitôt arrivé dans l’île, Patrick gagne l’Ulster puis parcourt ensuite toute l’Irlande. Connaissant bien la langue et les coutumes, il évangélise sans relâche, gagnant la confiance des chefs de tribus, opérant de nombreuses conversions parmi eux et parmi les druides. Un manuscrit irlandais rapporte à ce sujet une anecdote significative: St Patrick, depuis peu débarqué dans l’île, se dirige vers la principale école druidique de la région et expose son message. Le responsable de l’école constate que rien dans ce qu’il a entendu ne lui parait contraire à sa propre conception du monde et il confie à St Patrick son meilleur élève pour en faire un évêque !
Dans sa « Confession », écrite à la fin de sa vie, Patrick raconte que sa mission ne fut pas toujours facile. Au cours de ses voyages , il affronta divers périls et dû éviter de nombreux pièges tendus par des rois et des druides. Il se heurta par ailleurs au scepticisme et aux critiques de plusieurs évêques bretons et aussi à l’hostilité de sa hiérarchie. Mais sa foi débordante et contagieuse, son ouverture d’esprit, sa simplicité, le respect qu’il portait à autrui, firent merveille auprès d’un peuple fier et indépendant. Il sut adapter la religion chrétienne aux conditions sociales et politiques des peuplades celtes de l’île, appréhender et respecter leur originalité. Apôtre tolérant mais courageux et lucide, il prêchait souvent dans la langue irlandaise qu’il avait apprise durant sa longue captivité.

Vers 444, St Patrick établit son siège épiscopal à Armagh qui devient ainsi le centre de l’Eglise d’Irlande . Puis il sacre des évêques et organise les différents diocèses de l’île. Il effectue entre temps un voyage à Rome et en rapporte des reliques de St Pierre et de St Paul.

A la fin de sa vie, Patrick confie l’Eglise d’Irlande à un disciple et se retire pour vivre dans le silence et la prière. Lorsqu’il meurt le 17 mars 461, entouré d’une immense vénération, l’Irlande est devenue chrétienne sans aucune effusion de sang.
Homme de foi et de courage, St Patrick a toujours vécu très pauvrement, attendant tout de Dieu et rapportant tout à sa gloire.
On a dit de lui qu’il fut « un géant de la prière et de la pénitence » Dans une île du lac Lough Derg, en Ulster, se trouve une grotte profonde où, dit-on, Patrick se retirait souvent pour jeûner et prier . De nos jours encore, de nombreux pèlerins font retraite dans cette grotte pendant 3 jours en signe de pénitence. « Suivre le chemin de Patrick » c’est, pour de nombreux fidèles, le dernier dimanche de juillet, monter souvent pieds nus le chemin rocailleux qui mène au sommet de la montagne, le Croagh Padraigh où le saint avait l’habitude de passer le carême dans le jeûne et la prière .
Saint Patrick a laissé à la postérité une prière « Le bouclier de St Patrick » qui est une invocation où le Saint crie sa foi et appelle le Christ à le protéger dans sa mission.
De nombreux miracles lui ont été attribués. Par exemple, selon une ancienne tradition, le « Purgatoire de St Patrick » est un lieu d’Irlande où, par la prière et la pénitence, l’apôtre obtint que Dieu rendit visibles les souffrances des âmes du purgatoire, afin d’opérer la conversion des pêcheurs.
Dans la collection des Petits Saints de Plouguerneau, la statuette de St Patrick ,qui fut offerte en 1953 à la paroisse par Monsieur de Poulpiquet aprés la naissance de son fils, est revêtue des vêtements épiscopaux . Le saint tient sa crosse de la main gauche. De la main droite, il serre l’une des quatre têtes d’un énorme serpent, symbolisant sans doute toutes les difficultés et tous les dangers qu’il a eu à surmonter dans l’accomplissement de sa mission.

Texte de Noël L’Hour

LORICA SANT PADRIG
( extraits)
En em staga a ran hirio
ouz galloud nerzuz ar bedenn d’an Dreinded,
ouz ar feiz en Dreinded hag en he Unanded,
ouz Krouer an oll draou.
En em staga a ran hirio
ouz galloud Inkarnadur ar C’hrist hag e vadeziant,
ouz galloud e varo war ar groaz hag e zebeliadur,
ouz galloud e Adsao hag e Bignadenn d’an nenv,
ouz galloud ar varnedigez da zond.