Sainte Barbe

SAINTE BARBE
Vierge et Martyre

Durant les premiers siècles de l’ère chrétienne, de nombreux empereurs romains ont pourchassé, emprisonné ou martyrisé les chrétiens, souvent pour des raisons politiques et souvent aussi sous le prétexte de défendre la tradition et d’imposer le culte des dieux romains.
Selon les sources les plus souvent admises, c’est sous le règne de l’empereur Maximin 1° dit le Thrace qui régna de 235 à 238 que Sainte BARBE est entrée dans la postérité et le martyrologue chrétien. La persécution féroce, déclenchée d’abord en Afrique, a été bientôt étendue à tous les territoires dominés par l’Empire Romain.
Les écrits les plus crédibles affirment que Ste Barbe habitait à Nicodémie, dans la province de Bithynie, en Turquie actuelle, sur les bords de la mer de Marmara. Nicodémie porte de nos jours le nom d’Izmit.

Qui était Sainte Barbe, vierge et martyre ? On ne sait rien de sûr sur son histoire et son existence même est incertaine pour quelques hagiographes. Le caractère légendaire des récits, les nombreuses additions ultérieures rendent pratiquement impossible l’affirmation de la vérité historique. Il n’en demeure pas moins que le culte de Sainte Barbe s’est répandu rapidement dans tout l’Orient puis a gagné le Russie et, plus tard, vers le XV° siècle, tout l’Occident. Il n’est pas interdit d’ailleurs de penser que ce culte se répandit surtout après le Concile de Nicée, en 325, concile qui tenta de mettre fin à des querelles internes sur le nature de la Sainte Trinité.

Le père de Sainte Barbe, un nommé Dioscore, homme riche et bien en cour, mais idolâtre et soupçonneux, gardait sa fille, en raison de sa beauté, à l’abri des sollicitations diverses du monde. Il en arriva finalement à l’enfermer dans une tour. Sainte Barbe touchée par la grâce divine se fit cependant instruire dans la religion chrétienne. probablement par une de ses servantes. C’était en effet dans le bas peuple, chez les exclus et les malheureux, que le christianisme était le plus largement répandu.

Sainte Barbe qui aspirait à une union mystique avec Dieu refusa pour cette raison et à plusieurs reprises des propositions de mariage que son père avait arrangées. Partant un jour en voyage, Dioscore fit installer pour sa fille, dans la tour où elle était enfermée, une belle salle de bain. Pendant l’absence de son père, Sainte Barbe fit placer dans cette pièce une représentation de la croix et fit ajouter aux deux fenêtres existantes une troisième ouverture pour symboliser le nombre de personnes de la Sainte Trinité. Au retour de son père elle lui avoua qu’elle était chrétienne. Dioscore fut tellement irrité qu’il la dénonça au Préfet de la province un nommé Martinus. Sainte Barbe fut arrêtée et sommée d’adjurer sa foi. Malgré les tortures elle refusa d’abandonner Jésus et de revenir au culte des anciens dieux romains. Elle fut condamnée alors à être décapitée et le juge chargea son père lui-même d’exécuter la sentence, ce qu’il fit sans hésitation. C’était en l’an 235. Dioscore, de retour dans son palais, fut frappé par foudre et réduit en cendres. Un homme charitable, Valentin, enterra le corps de Ste Barbe avec celui d’une autre vierge martyrisée avec elle et prénommée Juliana. La tombe de ces deux jeunes martyres attira rapidement de nombreux pèlerins et les guérisons miraculeuses se multiplièrent.

Les reliques de Sainte Barbe auraient été transportées au VI° siècle à Torcello, prés de Venise sous le règne de l’empereur Justinien, défenseur de l’orthodoxie religieuse.

Ste Barbe a la réputation de protéger contre la foudre et les incendies et d’assurer une bonne mort après avoir reçu les derniers sacrements. Longtemps , dans l’Eglise, elle a témoigné d’une valeur nouvelle : le culte de la virginité comme condition d’une union mystique avec le Christ.

Elle apparaît comme patronne des artilleurs en 1529 puis des mineurs et des carriers. Les sapeurs pompiers la fêtent encore aujourd’hui le 4 décembre . Le nom commun de sainte-barbe, admis par l’Académie Française en I762, désignait sur les navires à voile le magasin à poudre. Il a probablement pour origine la présence dans ce local dangereux d’une image ou d’une effigie de la Sainte.

Habituellement, Sainte Barbe est représentée à proximité d’une tour ou tenant une tour à trois fenêtres, avec une palme dans la main. Parfois un canon est placé à ses côtés. La statuette qui figure dans la collection des Petits Saints de Plouguerneau nous la montre s’appuyant de la main gauche sur une petite tour et tenant de la main droite la palme du martyr.

Texte de Noël L’Hour