UNE ASSIGNATION POUR OLLIVIER LE GOT

Récemment, j’ai eu la possibilité d’acheter un document datant de 1752 sur un site de vente aux enchères. Mon attention avait été attirée car ce document concernait Plouguerneau et un dénommé Ollivier Le Got. Ce patronyme ne m’est pas inconnu, la propriété voisine de la mienne, au bourg, comprenait notamment une mercerie tenue autrefois par deux sœurs Le Got. Simple hasard ? Et bien non, il s’agit bien de la même famille.
Le document daté du 20 septembre 1752 est extrait des registres de la Chambre des Comptes de Bretagne. Certes, cette quittance ne bouleversera pas l’histoire de Plouguerneau, Il s’agit simplement de rappeler au Sieur Ollivier Le Got, demeurant au bourg de Plouguerneau et propriétaire de plusieurs maisons nobles au bourg, qu’il doit régler des frais pour une assignation datant du 20 septembre précédent. En date du 11 juillet 1752, l’huissier Rabu, de Lesneven, réclame 30 Louis et 4 sols pour ces frais d’assignation mais aussi pour les frais liés à ce rappel. Le document imprimé et complété de manière manuscrite par l’huissier, n’indique malheureusement pas les raisons de cette assignation.

Néanmoins, je me suis intéressé à Ollivier Le Got. Il est né à Brest (Sept-Saints) le 28 septembre 1695, septième enfant du couple formé par Jean Le Got et Claudine Theven. Le couple s’est marié à Plouguerneau le 1er décembre 1684. Jean Le Got a été un personnage important à cette époque, fréquentant les élites brestoises de l’époque comme on peut le constater en identifiant les parrains et marraines de ses enfants. Il avait été huissier-audiencier à Brest avant de vendre cette charge et de continuer étonnamment à exercer comme notaire à Plouguerneau puis à Irvillac. C’est d’ailleurs à Irvillac qu’il épousera, le 18 juin 1712, Claudine Galliou avec qui il aura encore trois enfants ce qui portera à 15 le nombre de ses enfants issus des deux mariages. Jean Le Got, né probablement vers 1648 à Plouguin est décédé à Guipavas le 12 janvier 1718.
Je n’ai pas réussi à identifier l’activité de Ollivier Le Got à Plouguerneau si ce n’est celle de rentier puisqu’il est indiqué « propriétaire de plusieurs maisons nobles au bourg ». Le 11 février 1721, il épouse à Plouguerneau Marie Breton, fille de Goulven et feue Marie Panelle. Il décède à Plouguerneau le 4 janvier 1721 à l’âge de 66 ans. Il côtoiera au cimetière son frère Henry Charles, époux successif de Jeanne Donnou et Jeanne Marec, décédé en 1782, ou encore sa demi-sœur Jeanne, épouse de Guillaume Le Bras, décédée à Plouguerneau en 1802 à l’âge de 88 ans.
Un autre frère, Christophe, né en 1698, époux de Marie Laurens (mariage le 12 septembre 1724 à Plouguerneau) et décédé en 1776, est l’ancêtre direct des sœurs Marie Anne et Yvonne Le Got qui tenaient la mercerie évoquée ci-dessus. Elles étaient les filles célibataires de François Le Got, époux de Marie Joséphine Talec, charron bien connu dans la commune qui tenait sa forge juste à côté de la mercerie.

Norbert L’Hostis

Compléments d’informations sur cette famille par Patrick PAUL, avec nos remerciements :

Le premier Le Got arrivé à Plouguerneau en 1683 s’appelait Jean Le Got. Il est né à Tinchebray dans l’Orne en 1660.
Il s’est mariée avec Claudine Teven à Plouguerneau en 1684.
Claudine était la fille d’Ollivier Teven et de Jeanne Jaffretz. Ollivier Teven est décédé vers 1680.
Jeanne Jaffretz s’est remarié avec Christophe Thomas de la Lande en 1683.
Ce Christophe était vraisemblablement parent de Jean Le Got dont la mère s’appelait Jacquette Thomas de la Lande et vivait à Tinchebray.
En 1682, Christophe a acheté une charge d’huissier audiencier à la cour royale de Brest Saint-Renan et l’a transmise à Jean Le Got en 1683.
Christophe est souvent présent dans les registres de Plouguerneau, dans lesquels, il est qualifié d’honorable marchand. Entre 1684 et 1707, il fut 64 fois parrain à Plouguerneau. Jeanne Jaffretz n’était pas en reste puisqu’entre 1675 et 1710, elle fut marraine 49 fois.
Plusieurs des enfants de Jean Le Got, nés à Brest, ont vécu à Plouguerneau.
Des 12 enfants de Jean Le Got et Claudine Teven, 7 n’ont pas atteint l’âge adulte, 3 fils se sont mariés à Plouguerneau, une fille s’est marié à Morlaix et décéda à Plouguerneau. Une fille resta célibataire, vécut à Plouguerneau et mourut à Morlaix.

Quelques informations plus détaillées sur cette famille et aussi sur la famille Teven. Le personnage central de cette petite histoire de la fin du XVIIème siècle est Jeanne Jaffretz qui vraisemblablement était commerçante au bourg de Plouguerneau. Elle avait des relations avec les notables de la région. Son fils Olivier Teven est devenu avocat au parlement et a ajouté à son nom le suffixe de Guéléran.
Ce nom « Teven de Guéléran » est encore en usage aujourd’hui. Sa fille Marie Josèphe Thomas de la Lande est devenue demoiselle de Kernatoux après que son père Christophe Thomas de la Lande ait acheté le domaine du même nom à Ploudalmézeau. Elle s’est mariée avec un notable morlaisien, Antoine Guillotou de Kerdu.
Elle mourut à Morlaix en 1716 à l’âge de 77ans.