« C’est un trou de verdure où chante…»: plagier Arthur Rimbaud est facile tant le lieu est digne du fameux poème. Il existe, dans la commune, des dizaines de lavoirs tombés en désuétude et l’association «Plouguerneau d’hier et d’aujourd’hui» s’est mis en tête de les réhabiliter, en tant que témoins d’un patrimoine à conserver.
Une eau claire et tiède
Déjà, ceux de Saint-Claude et du pont du Diable ont subi une cure de jouvence. Mais assurément, celui de Poull-Cava, en bordure de la route menant de Perros à Lesmel, est un des plus originaux. Éric Galliou, membre de l’association, l’a découvert, enfoui sous un amas de détritus de toutes sortes et il s’est attaché à le restaurer. Trois mois de travail, chaque week-end, ont été nécessaires. Mais au bout du compte, le résultat valait bien ce labeur. La source qui le dessert est toujours bien active, apportant son eau claire et légèrement tiède. Car, par le passé, dit-on, les lavandières de Lilia, en plein cœur de l’hiver, venaient tremper ici leur linge quand les autres gelaient. De forme trapézoïdale, les pierres sont toujours bien rangées, prélevées, pour certaines, à la cale de l’île des Américains et, pour d’autres, provenant du cimetière de Lilia; les croix et inscriptions y sont d’ailleurs encore visibles. Quant à l’évacuation, elle s’enfonce dans le bois et descend en cascade jusqu’à l’aber Wrac’h, en contrebas. Beau travail, donc, que celui réalisé par Éric Galliou, qui a même été jusqu’à flécher et agrémenter le sentier d’accès ombragé et pittoresque à souhait.
Éric Galliou fait découvrir aux enfants le lavoir de Poull-Cava tout en leur expliquant le travail de restauration qu’il a mené pour lui rendre sa superbe.
Le Télégramme – Jean Morvan – 26 juillet 2012