Phares de l’île Vierge

En cours de rédaction
D’où vient le nom de l’île Vierge ? Différentes pistes s’offrent à la réflexion. Le nom vient-il de la difficulté à pérenniser des plantations viables sur cette île balayée par les vents ? De la chapelle qui fut édifiée sur l’île et dédiée à la Vierge ? Ou bien, ce nom est-il en rapport avec un monastère franciscain qui fut érigé en 1440 ?
La réponse à cette question n’a pas vraiment grande importance. Le libre choix de préférer une hypothèse à l’autre, peut permettre au rêveur de s’imaginer en Robinson Crusoé lors de son arrivé sur une île quasi déserte ou encore en moine vivant dans le plus parfait dénuement dans cet endroit aux accents austères.

L’île Vierge a bien eu une existence avant l’érection de son premier phare en 1845. Elle a vu passer l’homme. Celui-ci ne s’y est jamais attardé. Le monastère des moines franciscains a eu une existence éphémère au regard du temps qui passe. La vie trop difficile, même pour un moine qui fait voeux de pauvreté et de solitude, a amené les autorités cléricales à fermer le monastère, tout en construisant l’abbaye Notre Dame des Anges à l’Aber Wrac’h. Les membres de l’ordre voué à Saint François d’Assise tiendront soixantes ans sur cette petite île de sept hectares.

L’homme reviendra de façon sporadique sur cet esquif. Au XVIIe siècle c’est une batterie militaire qui est mise en place au sud-est de de l’île. Celle-ci appartient au système défensif des côtes commandité par Vauban.

Le 15 septembre 1792, l’assemblée législative vote une loi relative aux phares, amers, tonnes et balises. Cette loi fait suite à la naissance, en 1791, d’un service de signalisation maritime nationale. En effet, jusqu’à cette date les feux bordant les côtes françaises sont gérés par divers organismes privés ou public. L’article premier de cette loi charge le ministère de la Marine de la surveillance des phares, amers, tonnes et balises. Il faut tout de même attendre le décret du 7 mars 1806 qui marque la véritable naissance du service public des Phares et Balises. Celui-ci est rattaché au ministère de l’Intérieur sous la direction des Ponts et Chaussées. Le premier responsable en sera un certain Augustin Fresnel (1788-1827), inventeur du système lenticulaire qui le rendra célèbre.

A compter de cette période, les rapports administratifs se suivent et … se ressemblent. En mai 1825, la Commission des phares sous l’Empire, présente son rapport ; le « Système général d’éclairage des côtes de France ». Celui-ci préconise la construction de 51 phares dont 28 de premier ordre, 5 du second et 18 du troisième ordre. Afin de compléter le dispositif, Fresnel prévoit l’installation de 35 feux de ports ou fanaux.

Le feu du premier phare de l’île Vierge fait son apparition dans le paysage maritime le 15 août 1845. Il est doté de la lentille de Fresnel et du haut de ses 33 mètres est visible à 18 milles soit environ 32 kilomètres.

Le Télégramme de Brest, au chevet des phares de l’île Vierge

Les phares de l’île Vierge classés monument historique

Le 22 novembre 2011, Frédéric Mitterand, ministre de la Culture et de la Communication, décide de classer aux monuments historiques dix-sept phares sur l’ensemble du littoral. Douze d’entre-eux se situent sur les côtes bretonnes. Les phares de l’île Vierge font partis de cet inventaire. Ces monuments sont un véritable symbole de fierté pour tout un peuple résolument tourné vers la mer. Il n’y a en effet aucune ville bretonne éloignée de plus de 100 kilomètres de la mer.
Les autres phares bretons classés ce jour sont : le phare des Héaux-de-Bréhat (22), le phare du cap Fréhel (22), celui de Pontusval à Brignogan-Plage, les phares du Créac’h et du Stiff, à Ouessant, le phare d’Eckmühl à Penmarc’h, le phare de Saint-Mathieu à Plougonvelin, le grand phare de Belle-Ile (56) à Bangor.

Les gardiens des phares
Le petit phare

Source : Pagan n°5, Juillet 2002 – Yannig Bigouin avec les soutiens de Jean-Christophe Fichou et Jean Malgorn

Dates Noms
1845 Yves Marchand – Jean Briand – Joseph Bellec
1846 Yves Marchand – Edouard Mingand – Joseph Bellec
1847 Yves Marchand – Edouard Mingand – Jean Pollard
1851 Hervé Henri – Edouard Mingand – Ignace Havas
1856 Corentin Thomas – Edouard Mingand – Calloc’h
1857 René Brisson – Julien Lirzin – Calloc’h
1858 René Brisson – Julien Lirzin – Clet Quideau
1860 René Brisson – Julien Lirzin – Philibert Gentric
1864 René Brisson – Julien Lirzin – Pierre Leveque
1867 René Brisson – Julien Lirzin – Jean Cazes
1871 Yves Guiriec – Julien Lirzin – Jean Cazes
1887 Yves Guiriec – Guena – Jean Cazes
1891 Yves Guiriec – René Venec – Jean Cazes
1895 à 1902 Yves Guiriec – Joseph Le Saout – Jean Cazes

Le grand phare

Dates Noms
Décembre 1902 Yves Kerros – François Dupont – Louis Jezequel – Auguste Cazes

Yves Kerros. Photos : Pagan n°5 – 2002
1904 Yves Kerros – François Dupont – Hervé Théréné – Auguste Cazes
1908 Yves Kerros – J-B Le Goff – Hervé Théréné – Auguste Cazes
1909 Yves Kerros – Bontonnou – Hervé Théréné – Auguste Cazes
1911 Henri Ropart – Ernest Le Menn – Hervé Théréné – Auguste Cazes
1912 Henri Ropart – Ernest Le Menn – Hervé Théréné – Pierre-Marie Le Gall
1915 Henri Ropart – Jacques Courtay – Hervé Théréné – Pierre-Marie Le Gall
1917 Henri Ropart – Jacques Courtay – François Riou – Pierre-Marie Le Gall
1918 Emile Cudenec – Jacques Courtay – François Riou – Pierre-Marie Le Gall
1921 Ernest Le Menn – Jacques Courtay – Clet Gall – Pierre-Marie Le Gall
1925 Jacques Secondi – Jacques Courtay – Clet Gall – Pierre-Marie Le Gall
1926 Jacques Secondi – Jacques Courtay – François Laot – Pierre-Marie Le Gall
1929 Jacques Secondi – Gabriel Duchêne – François Laot – Pierre-Marie Le Gall
1934 Marcel Abguillerm – Gabriel Duchêne – François Laot – Pierre-Marie Le Gall
1936 Marcel Abguillerm, Le Boulch, Caraes – Gabriel Duchêne – François Laot – Lemasque
1937 Marcel Abguillerm, Le Boulch, Caraes – Gabriel Duchêne – François Laot – Coddaccioni
1938 Marcel Abguillerm, Le Boulch – Gabriel Duchêne – Leccia – Coddaccioni
1939 Marcel Abguillerm, Caraes, Cozan – Gabriel Duchêne – Leccia – Coddaccioni
1940 Gouriou, Oulhen, Cozan – Gabriel Duchêne – Leccia – Coddaccioni
1941 Gouriou, Caraes, Le Moigne, Piton – Le Gall – Leccia – Loussouarn
1942 Bernery, Le Moigne – Le Gall – Leccia – Loussouarn
1943 Le Moigne – Le Gall – Bernery – Loussouarn
1944 Appriou – Le Moigne – Bernery – Loussouarn
1945 Talarmein – Le Moigne – Bernery – Loussouarn
1946 François Corre – Le Moigne – Le Cléach – Loussouarn
1947 ? – François Corre – Le Cléach – Loussouarn
1948 ? – Chapel – Le Cléach – Loussouarn
1951 Caraes – Chapel – Le Cléach – Loussouarn
1953 Caraes, Laurans – Chapel – Le Cléach – Loussouarn
1954 ? – Chapel – Le Cléach – Loussouarn
1955 Laurans – Chapel – Le Cléach – Loussouarn
1958 Paoli – Chapel – Le Cléach – Loussouarn
1959 Appriou – Chapel – Le Cléach – Bon
1960 Priol – Chapel – Le Cléach – Bon
1961 Mourrain, Bervas – Chapel – Le Cléach – Bon
1962 Chapel – Le Cléach – Bon
1966 Chapel – Le Cléach – Renan
1966 Campion – Le Cléach – Renan
1973 Campion – Yves Penland – Renan
1977 Jean Malgorn – Yves Penland – Renan
1980 Jean Malgorn – Yves Penland – Perchoc
1984 Jean Malgorn – Yves Penland – Bian
1985 Jean Malgorn – Abily – Bian
1985 Jean Malgorn – Abily – Bian
1989 Jean Malgorn – Abily – Kerloch
1992 Jean Malgorn – Abily – Jean Prigent
1994 à 2002 Jean Malgorn – Magueur – Jean Prigent
au 29 octobre 2010 Jean-Philippe Rocher – Guy Cajean – –