Saint Claude

SAINT CLAUDE (ST-GLAODA)

 

 

Le culte des Saints est fait d’amour,
d’admiration et aussi de gratitude.
La tradition et la piété nous ont légué
quelques dizaines de saints intercesseurs.
Puisse l’antique prière des pèlerins de
St-Claude jaillir de nos cœurs: « Préservez
nous du mensonge et de l’erreur. Que nos
cœurs soient purs dans cette vie, pour
servir de temple au Seigneur ! »Dans la collection des Petits Saints de Plouguerneau figure une statuette de St-Claude qui est revêtu de l’habit épiscopal mais auquel manque sa crosse. Une statue du saint se trouve également dans la chapelle de Kéroudern, où elle voisine avec celles de St-Jean et de Ste-Marguerite. Cette chapelle construite vers 1581 existait du temps de Dom Michel Le Nobletz. Ce dernier est né à Kéroudern et son frère aîné, seigneur des lieux, se prénommait Claude.

Saint Claude est né à Salins, dans le Jura, à l’époque du bon roi Dagobert. La date de sa naissance varie selon les auteurs mais se situe vraisemblablement aux environs de l’an 600. Les parents de Claude habitaient l’un des six châteaux forts qui gardaient la ville de Salins. Son père était gouverneur des provinces de Scodingue et de Fransjurane. C’était un homme d’origine romaine, patient, lettré et loyal qui n’avait, dit-on, qu’un seul défaut, celui d’être chargé d’embonpoint. Comme son épouse, il était bon chrétien et tous deux transmirent leur foi à leur fils. Ce dernier allait prier à l’oratoire chaque fois qu’il le pouvait et il vénérait particulièrement le grand apôtre St-André, St-Symphorien, martyr d’Autun, et Ste Clotilde qui avait persuadé Clovis de se convertir au christianisme.

Très jeune, Claude fut envoyé dans un monastère pour poursuivre sa formation, étudiant en latin les textes de la Bible, ceux des anciens docteurs de l’Eglise et de certains écrivains profanes. Sa foi fut fortifiée par l’exemple de la vie pieuse, charitable et mortifiée des moines. Aussi, à l’approche de ses 20 ans, il désira devenir prêtre et il partit pour Besançon, siège de l’archevêché. La cathédrale de la ville était dédiée à St Etienne, premier martyr, et le clergé assez nombreux était dirigé par l’évêque Donat, premier enfant du duc de Bourgogne.

Très vite, Claude se fit remarquer par sa piété et sa modestie et il fut élu rapidement chanoine de la cathédrale. En l’an 626, l’évêque St -Gervais, qui avait succédé à Mgr Donat, mourut. Selon la coutume, les chrétiens de Besançon, clergé et fidèles, se réunirent pour élire un nouvel évêque. Mais ils n’arrivaient à s’entendre et les discussions se poursuivaient dans le brouhaha et le tumulte quand soudain, dit-on, ils entendirent une voix céleste « C’est Claude qui doit être votre évêque ! ». Ils s’inclinèrent tous devant la volonté divine.

En ces temps là, les devoirs et obligations des évêques étaient très lourds : ils s’occupaient bien sûr du clergé et des fidèles mais ils jouaient aussi un rôle social considérable, car ils prenaient en charge les pauvres, les malades, les veuves et les orphelins de leur diocèse. Claude s’attacha courageusement à sa nouvelle fonction, visitant sans cesse son diocèse, s’occupant personnellement des nécessiteux, prêchant la paix et la réconciliation dans les villes et les villages.

Il exerça ses fonctions avec piété pendant 7 ans. Un jour il comprit que sa mission était terminée et il renonça à sa charge pour consacrer désormais tout son temps à la prière et à la pénitence. Il se retira dans le monastère de Condat, dans le Jura, monastère devenu le siège d’une école monastique célèbre dans toute la Gaule.

Il demeura à Condat jusqu’à son dernier jour. Nommé Abbé vers 638, il forma de nombreux disciples mais s’attacha principalement à secourir les misères des gens d’alentour. Il mourut, raconte un livre ancien, à près de 90 ans et son corps fut déposé dans l’église de St Oyend . Plusieurs années après, il fut retrouvé intact et sans aucun signe de corruption. La dévotion envers le Saint devint de plus en plus forte et, de tous côtés, pèlerins et malades accoururent pour lui témoigner leur confiance, souvent récompensée par des miracles. Une ville s’éleva bientôt autour du monastère, à laquelle on donna le nom du Saint.

Ses reliques circulèrent dans les régions environnantes et à leur passage se multiplièrent les conversions et les guérisons. Très vite la réputation du Saint s’étendit à toute la France. Le roi lui-même, Louis XI, guéri à la suite d’un vœu, visita le monastère, de même qu’Anne de Bretagne. Elle fit le pèlerinage pour obtenir de Dieu la naissance d’un enfant qu’elle promit de prénommer Claude.

Vers 1760, le corps du Saint fut transporté dans la cathédrale de la ville et, à cette occasion, il fut examiné par plusieurs médecins et chirurgiens, en présence de l’évêque. Ils constatèrent l’incorruptibilité du corps et conclurent à une intervention surnaturelle et miraculeuse.
Malheureusement, pendant la Révolution, vers 1794, des fanatiques enlevèrent le corps de sa châsse pour le brûler. Quelques reliques furent sauvées par un cordonnier, François Jacquet, et sont encore vénérées dans la cathédrale de St-Claude.

Puissions nous toujours, à l’exemple de Saint Claude, pratiquer la charité dans l’humilité.

Texte de Noël L’Hour