Phare de l’île Wrac’h

Le phare de l’île Wrac’h est un édifice de granit construit en 1845. Il est composé d’une tour carrée et d’une maison d’habitation. L’île Wrac’h est accessible à marée basse et peut faire l’objet d’une agréable promenade.
Ce phare appartient à une combinaison de quatre feux permettant l’accès à l’Aber Wrac’h. Autrefois, l’alignement avec un feu apposé sur le clocher de l’église du Plouguerneau offrait aux navigateurs l’accès à l’Aber Wrac’h. Depuis 1869 et la mise en service du phare de Lanvaon, l’alignement sur ce dernier permet l’accès au Grand Chenal.
Si lors d’une promenade nocturne, vous apercevez un feu scintillant rouge, rassurez-vous, vous n’êtes pas égaré, il s’agit du petit phare rouge. Du reste, les cartes marines indiquent : Q R 20m 7M pour feu scintillant rouge, hauteur de focale de 20 mètres par rapport aux vives eaux d’une marée de coefficient de 95, et une distance d’aperçu de 7 milles (environ 13 kilomètres).
La maison des gardiens n’est plus habitée depuis 1994 et l’automatisation de ce phare, dit du « paradis » dans le lexique des gardiens de phares. En ce qui concerne l’administration, le terme est moins poétique puisqu’il s’agit d’un phare de « quatrième ordre ».
Le phare de l’île Wrac’h est bien un phare du « paradis » bien qu’il se situe sur un îlot. Il est en effet accessible à chaque marée basse, et ne pose aucun problème de relève. Du reste, il n’y en a pas puisque celui-ci était gardienné par une famille. Les aménagements successifs ont permis à un couple et sa famille de vivre sur l’île tout en y effectuant le gardiennage du phare. Les contraintes y étaient donc importantes. L’eau n’en était pas une des moindres. Il n’y a pas de source sur l’île. Heureusement pour nos îliens, il pleut parfois en Bretagne et les eaux de pluie servaient à remplir une réserve d’eau rarement à sec !
Le travail dévolu aux Phares et Balises ne s’arrêtent pas à l’entretien du feu, le gardien du phare de l’île Wrac’h est également responsable de l’entretien des balises et bouées permettant l’accès à l’Aber Wrac’h.
Le phare de l’île Wrac’h est armé par un gardien auxiliaire. Ce statut permettait au gardien d’avoir une activité annexe. En général celle-ci tournait autour de la pêche. Pour autant cette activité ne devait en aucun cas nuire au bon fonctionnement du feu.

Les gardiens du phare

Dates Noms Observations
1847 Hervé Henry Hervé Henry est certainement le second gardien du feu de l’île Wrac’h. Il occupait auparavant une fonction de clerc de notaire.
1892 Sieur Didou
Juin 1895 Yves Kerros
Angelina Clochon
Yves Kerros est le gardien du phare jusqu’à sa mutation en 1902 pour le tout nouveau phare de l’île Vierge. Son épouse Angelina prend seule la responsabilité du phare de l’île Wrac’h jusqu’en 1912. Entre-temps, c’est sur l’île qu’elle donne naissance à un petit garçon.



Angelina et Yves Kerros. Photos : Pagan n°5 – 2002
1912 à 1918 Madame Riou Madame Riou, née Nicolas est présente sur l’île jusqu’au début de la scolarité de son fils Francis.
Joseph Kermaïdic Lire le portrait de Joseph Kermaïdic rédigé par son fils Jean en cliquant sur la photo.

François Léon
François Léon marque l’histoire du phare à cause d’un épisode douloureux qu’Yves Bramoullé relate dans son livre « La guerre en mémoire » (page 48).
François Léon est arrêté en janvier 1942 au motif qu’il détient un fusil de chasse au phare. Il sera déporté et fusillé à Cologne le 15 septembre 1943. Ce n’est qu’en 1945 que sa femme connaîtra la fin tragique de son époux. Marianne quittera l’île Wrac’h à cette époque pour le phare de Lanvaon qu’elle gardiennera jusqu’en 1961. Elle s’occupera seule de sa fille Bernadette.
Novembre 1949 François Bellec De 1945 à 1949 il n’y a pas eu de gardien à l’île Wrac’h. En quittant les lieux lors de la seconde guerre mondiale, les allemands endommagèrent le phare. Celui-ci ne sera réparé qu’en 1947. Afin d’éviter un gardiennage, c’est une première tentative d’automatisation qui est inauguré à l’île Wrac’h. En effet, une horloge programmée va permettre d’allumer le feu. François et son épouse Philomène Bellec vivront sur l’île jusqu’en 1964.
1er novembre 1964 François Roudaut François et son épouse Louison vont vivre neuf ans sur l’île, qu’ils la quitteront à la demande de François en octobre 1973. François débute comme ostréiculteur chez Oulhen à Landéda avant d’intégrer la Royale après s’être essayé au gardiennage, il fait construire le caseyeur « Kendalc’h » qu’il armera jusqu’à sa retraite. La grande fierté du couple est que durant les neufs ans de services au petit phare rouge, jamais le feu ne s’est éteint. Même si de l’aveux de François, il s’y est pris un jour à neuf reprises pour allumer la mêche et qu’un autre l’arrivée du gaz commençait à geler.


Louison et François devant leur maison de Kerazan Vian à l’époque d’une retraite bien méritée

Louison et François m’ont fait la gentillesse de me recevoir chez eux. Vous pouvez écouter une partie de l’entretien que j’ai eu avec eux.
15 octobre 1973 Yves Merdy Yves et son épouse Marie sont le dernier couple de gardiens à l’île Wrac’h.

Sources : Exposition permanente de l’IPPA29 au phare de l’île Wrac’h et sources personnelles